Quelques Chiffres
Pré-Stage
Pour commencer, je vais parler de différents évènements qui se sont passés avant le stage. Courant octobre ou novembre 2023, j’ai reçu un mail de mon école (ETML, École Technique des Métiers de Lausanne), qui parlait du programme NextStep. J’ai donc pris la décision, après avoir consulté le site, d’appeler pour avoir plus de renseignements. On m’a alors répondu que j’allais être en compétition avec des élèves de l’EPFL et que le niveau était haut. J’ai donc perdu la motivation de poursuivre l’inscription au programme après avoir compris que mon niveau ne serait pas à la hauteur de NextStep. Ce n’est que lorsque les responsables du projet sont passés dans mon école au mois de février ou mars pour présenter le projet et dire que des places d’informaticiens étaient disponibles que j’ai finalement décidé de m’inscrire avec comme projet initial de faire 3 mois pendant l’été, à cheval entre la fin de mes études et le début de mon bachelor dans une école débutant en septembre. Cette option avait été évoquée lors de la présentation. Au final, pour ne pas me stresser, j’ai préféré faire 8 mois et décaler ma rentrée à 2025.
L'inscription
Après avoir envoyé mon dossier, j’ai reçu les noms de deux entreprises différentes. La première « The New School » à New York (mon premier choix de destination) et « Hello xLAB » à Osaka.
Pour « The New School », je n’ai reçu aucune information sur le poste à pourvoir, et il était impossible de trouver des informations, car c’est une école, on tombe sur son site et non celui d’une entreprise avec un domaine précis. L’école enseigne la psychologie et la santé mentale, donc compliqué de savoir en quoi le rôle allait consister. On m’a contacté peu avant les vacances de Pâques 2024 pour discuter d’une date pour un entretien. J’ai donc répondu que j’étais disponible durant cette période de 2 semaines, à n’importe quel moment et heure qui convenait. Après 3 mails de relance, je n’ai pas eu de réponse. J’ai finalement reçu un nouveau mail après les vacances pour fixer un entretien. L’heure n’était pas la plus favorable à cause du décalage horaire, j’ai dû partir plus tôt un jour de cours. Le poste convenait plus à un médiamaticien qu’à un développeur. Il fallait faire des présentations PowerPoint, des posts Instagram et de l’UX pour une application mobile. Finalement, c’est environ 2 semaines plus tard que j’ai reçu un mail avec, en copie, TOUS les participants au programme qui n’étaient pas pris. Celui-ci commençait par « Dear All », j’ai trouvé cette approche particulière et peu professionnelle.
Pour résumer, la mise en place de l’entretien n’était pas très sérieuse de leur part, je suis arrivé à l’entretien sans informations (complètement impensable dans le monde du travail, pas vrai ?), le poste ne convenait même pas à ma formation, un refus peu professionnel également (un recruteur n’enverrait pas un mail à tous les candidats en même temps…).
Après un entretien avec « Hello xLAB » qui s’était bien déroulé selon moi (car j’avais pu me préparer grâce à un PDF avec les attentes de l’entreprise reçu au préalable), j’ai attendu 1 semaine avant que NextStep Vaud m’appelle pour me demander si je souhaitais faire des cours de japonais. J’ai répondu que oui, mais je n’étais toujours pas au courant que j’étais pris. Ce n’est que le jour suivant, lorsque j’ai rappelé le responsable NextStep pour discuter de détails, que j’ai donc posé la question suivante : « Excusez-moi, je ne suis pas sûr d’avoir compris, mais je suis pris ? ». On m’a répondu que oui. Je n’ai jamais reçu de mail pour confirmer, juste un simple « oui » par téléphone. Il est donc compliqué d’être sûr à 100% de ce qui va suivre avec une simple réponse orale et aucun mail comme gage de sûreté à l’écrit.
Pour conclure cette partie pré-stage, il y a eu une séance d’information avec tous les participants qui partaient au Japon (Osaka et Tokyo). On m’avait dit qu’à cette séance, j’y rencontrerais les anciens stagiaires et qu’on me donnerait des informations utiles avant mon départ. Au final, les « anciens participants » étaient juste des jeunes qui étaient partis au Japon grâce à Movetia ou par leurs propres moyens (de ce que j’ai compris). En tout cas, aucun n’avait travaillé chez Hello xLAB. Certains points de cette séance seront abordés dans d’autres sections plus bas.
Concernant NextStep Vaud
Les Cours de japonais
Comme dit auparavant, des cours de japonais m’ont été proposés. J’ai donc accepté afin de mieux m’intégrer dans le pays et de pouvoir communiquer un minimum avec les locaux. Des échanges ont donc été faits avec Swissnex pour le choix de l’école. Plusieurs établissements ont été proposés, mais j’ai été fortement orienté vers l’école Human Academy. Après discussion avec l’école, j’ai décidé de suivre 3 heures de cours par jour (soit une demi-journée) pendant 3 semaines. Ce choix a été fait afin de me laisser le temps de m’acclimater à ce nouveau pays ainsi que de découvrir la ville où j’allais vivre plusieurs mois et ses alentours. Je ne peux que recommander ce choix pour les prochains participants au programme.
Pour finaliser mon inscription, j’ai dû participer à un test d’entrée à distance depuis la Suisse. J’ai précisé à l’école que je n’avais AUCUNE base de japonais (que ce soit à l’écrit ou bien à l’oral). Ils m’ont dit que je devais quand même le passer. Le jour du test, j’ai rejoint un appel où mon interlocutrice ne parlait pas anglais. J’ai ensuite rempli un test écrit. J’ai donc rendu un document vide afin de ne pas fausser les résultats en remplissant au hasard (le test était à choix multiple).
En conclusion, l’inscription était simple mais le test d’entrée inutile. Celui-ci a fait perdre du temps aux deux parties (mise en place d’une date + le test en lui-même).
Parlons maintenant des cours en eux-mêmes. Le premier jour, je suis arrivé avec le matériel qu’il était demandé d’apporter (stylo/crayon, gomme, bloc-notes, etc…), plutôt excité à l’idée d’apprendre une nouvelle langue. Malheureusement, ce fut une grosse déception. La professeure ne parlait que japonais, il était donc compliqué de poser des questions lorsque je ne comprenais pas. À un moment, j’ai voulu prendre des notes comme mes études me l’ont appris. Quel fut mon étonnement lorsque la professeure m’a demandé de ranger mon bloc-notes et d’arrêter ! Je n’avais donc même pas le droit de prendre des notes dans un cours où je ne comprenais rien, alors que cela aurait pu m’aider. En sortant de ce cours, j’étais un peu dépité, car c’était le premier cours d’introduction avant de commencer les cours au niveau débutant (les 3 premiers jours étaient consacrés à introduire les bases du japonais). Je n’ai pas baissé les bras mais les 2 jours qui ont suivi (qui étaient donc toujours des cours d’introduction) m’ont complètement perdu car les cours avançaient trop vite. Il fallait en même temps apprendre à lire, écrire et parler dans un alphabet et une langue que je ne connaissais pas du tout ! Après une discussion avec NextStep VD et l’école, il a été possible de prendre 1 semaine de cours privés et dont les dépenses supplémentaires seraient prises en charge par le programme. J’ai donc, pendant 1 semaine, suivi le programme de cours classique avec une professeure privée qui parlait aussi anglais (j’ai partagé ces cours avec ma collègue qui faisait aussi partie du programme). Grâce à ceux-ci, j’ai pu progresser en japonais et poser des questions ainsi que prendre des notes. Je ne comprenais pas toujours tout mais c’était déjà plus clair.
J’ai ensuite enchaîné avec ma dernière semaine de cours. Celle-ci fut catastrophique. On devait juste répéter des dialogues jusqu’à les connaître par cœur et lorsqu’on n’y arrivait pas, on devait répéter (à nouveau sans prendre de notes ou comprendre réellement ce que je disais). Parfois, il m’arrivait même de ne pas réussir à dire le dialogue et les professeurs ne nous corrigeaient même pas. Les professeurs changeaient à CHAQUE cours. Il n’y avait donc aucun suivi possible.
J’ai également dû acheter des livres afin de suivre les cours. Ceux-ci m’ont coûté environ 60 CHF. Sur les 5 livres que j’ai payés, j’en ai utilisé seulement 2. J’ai donc demandé s’il était possible de rendre les livres inutilisés et de récupérer une partie de la somme. L’école n’a pas accepté avec comme justification « Non, c’est comme ça. ». Pour 3 semaines de cours, je trouve qu’acheter des livres inutiles est un peu bizarre et pas vraiment une nécessité.
Parlons maintenant du lieu. Les salles n’étaient pas très grandes et on était souvent entre 20 et 30 élèves. Les murs n’étaient pas très bien isolés et les cours consistant principalement à répéter ce que disait le ou la professeur.e, on était facilement déconcentré par les classes voisines. En guise de tables, il y avait des chaises avec une petite table à rabat sur le côté. Lors des exercices écrits, il était difficile de pouvoir bien écrire ou bien poser ses affaires. En tant que dyspraxique, l’écriture est déjà une difficulté pour moi alors avec ce désavantage en plus, cela n’a pas aidé à apporter un cadre d’apprentissage agréable. Au moins, l’établissement était climatisé.
(Cependant, les locaux auraient apparemment changé depuis et seraient plus propices à l’apprentissage).
Après 3 semaines, j’avais finalement fini ces cours. Point positif, j’ai eu droit à un certificat. Je suis sorti de cette école avec un goût amer car je n’avais pas appris grand chose et beaucoup de ce qui a été enseigné n’était pas particulièrement pertinent (comme par exemple le fait que je n’ai pas appris à me présenter correctement ou bien des mots utiles dans la vie de tous les jours).
Remboursement
Le contrat de subventions stipulait que les cours (et les livres) étaient remboursés par NextStep à hauteur de 250 CHF par semaine (soit 750 CHF pour moi au total). Comme convenu également avec le responsable du programme qui comprenait la situation, les suppléments engendrés par les cours privés seraient aussi pris en compte (et je l’en remercie).
Pour le paiement des cours, différentes solutions ont été proposées. Paypal, Flywire (paiement par carte en ligne) et virement bancaire (4’000 YEN (24 CHF) de frais en plus pour cette option). Ces solutions ont été proposées lorsque j’étais encore en Suisse. J’ai donc décidé de passer par la plateforme Flywire afin de pouvoir payer par carte. Le choix de la devise n’a pas été possible, celle-ci avait été définie en CHF. J’ai donc effectué 3 paiements au total, le premier pour les 3 semaines initiales (via Flywire), le deuxième pour remplacer une semaine de cours classiques par des cours privés (aussi via Flywire) et un dernier paiement sur place à l’école pour les livres. Après avoir payé, j’ai donc envoyé les différentes preuves de paiement à NextStep. Donc 2 paiements en CHF via Flywire (pour lesquels, je rappelle, je n’ai pas eu le choix de la devise) et 1 reçu pour les livres payés en YEN. Après quelques relances pour demander où en était le remboursement, on m’a demandé une facture récapitulative, ce qui n’était pas un souci. J’ai donc demandé cette facture à l’école et je l’ai renvoyée au responsable du programme. Après plusieurs mois, j’ai finalement reçu le remboursement des cours. Celui-ci était incomplet. En fait, la facture récapitulative de l’école était en YEN. J’ai donc été remboursé en CHF en se basant sur le montant en YEN. Ayant payé en CHF cela m’a beaucoup étonné. Le prix du YEN ayant chuté entre le moment du paiement (septembre) et le moment du remboursement (décembre), cela a créé une différence de 50 CHF. Autant je comprends que les livres ayant été payés en YEN soient remboursés avec le cours actuel du YEN autant les cours ayant été payés en CHF, il me paraissait logique qu’ils soient remboursés en CHF également. Après plusieurs échanges avec le responsable, il a finalement été convenu que la somme manquante serait rajoutée au 20% final de la bourse. J’aurais souhaité ne pas avoir à me justifier à base de mails pour obtenir la somme qui m’était due.
Les cours, conclusion
Ces cours de japonais ont été une sacrée expérience et j’ai même pu rencontrer des personnes des 4 coins du monde. Mais j’en suis ressorti déçu et avec peu de vocabulaire au final. Pour les participants qui souhaitent vraiment prendre des cours de japonais, je leur conseillerais soit de regarder pour d’autres écoles sur Osaka (mais dans ce cas ça leur rajoute des étapes) ou bien, s’ils ont les moyens, de prendre des cours privés (la professeure que j’ai eue durant la semaine privée s’appelait Miko et je ne peux que la recommander).
Administratif
Les contrats
L’administratif représente une grosse partie de cette expérience. Je l’ai déjà abordé à travers différents sujets comme l’inscription au programme et aux cours. Je ne parlerai ici que de l’administratif relatif à NextStep et Swissnex et non celui relié aux cours, à l’entreprise ou au logement, etc…
Comme l’annonce le titre de ce sous-chapitre, il parlera des contrats. Dans les contrats que j’ai reçus de la part de NextStep, l’adresse de l’entreprise était fausse. Quand j’ai fait la remarque au responsable du programme, on m’a répondu que « les contrats, ça se change ». Effectivement. Mais je ne pense pas que celui-ci n’ait réalisé l’impact que cela a eu. Lorsque j’ai dû chercher un appartement, j’ai évidemment regardé pour quelque chose de pas trop loin de mon travail et si possible des transports publics directs. J’ai finalement trouvé un appartement à 20 minutes avec un seul métro de mes futurs bureaux. Quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai appris 3 jours avant de commencer, qu’en réalité l’entreprise se trouvait à 50 minutes, à 2 lignes de métros de chez moi ! Bien que ce ne soit pas bien grave, cela reste frustrant de se dire que mon temps de trajet va être doublé tous les jours et que je vais également payer plus pour le métro. Si on fait un calcul rapide, travaillant 4 jours par semaine dont 1 jour en télétravail, je dois faire 3 aller-retours hebdomadairement. Donc avec la mauvaise adresse, 20 x 6 = 120 minutes de trajet (soit 2 heures). Avec l’adresse réelle, 50 x 6 = 300 minutes (soit 5 heures). J’ai donc passé 3 heures de plus dans les transports chaque semaine à cause de cette simple erreur. Et ni NextStep, ni l’entreprise qui ont pourtant tous deux signé ce contrat n’ont relevé cette faute. Il paraît normal que les informations données à des jeunes qui sont envoyés à l’autre bout du monde soient vérifiées au préalable. À noter que l’adresse était également fausse sur le site de Hello xLAB.
Les processus administratifs étant multiples (qu’ils soient relatifs à NextStep et Swissnex ou bien au fait de changer de pays), il me paraît bien de les aborder plus en détails.
Lorsqu’on m’a présenté le projet, on m’a dit que je serais accompagné tout au long de celui-ci. Cela n’a pas vraiment été le cas. J’ai eu plusieurs surprises tout au long de mon séjour et je pense que celles-ci auraient pu être évitées ou bien facilitées lors du traitement. Selon moi, il a y eu un manque de recherches sur les démarches administratives au Japon de la part de Swissnex et NextStep.
Voici une liste de plusieurs « surprises » administratives auxquelles j’ai été confronté et dont, selon moi, NextStep et Swissnex auraient DÛ être au courant :
- Une carte de résident. En arrivant dans le pays, il est obligatoire de s’inscrire au contrôle des habitants via une carte de résident. Il faut remplir des documents à la douane ainsi que passer au bureau de quartier pour s’annoncer.
- Assurance maladie. L’assurance maladie coûte environ 20 CHF par mois, mais il faut s’inscrire en arrivant dans le pays. Grâce à celle-ci, vous avez accès aux soins à moindre coût. N’ayant pas été au courant, je n’ai donc pas pu bénéficier de cette assurance.
- Le système de pension. Une fois passé l’âge de 20 ans, vous êtes inscrit au système de pension du Japon. Celui-ci pourrait être comparé à l’AVS (plus ou moins). Si vous êtes inscrit, vous devrez donc payer environ 100 CHF chaque mois pour bénéficier des avantages, une fois arrivé à la retraite (donc inutile pour moi). J’ai donc passé plusieurs semaines à faire des emails à Swissnex et des aller-retours à mon bureau de quartier pour demander mon exclusion de ce système.
- Les abonnements de transports publics. Lors de mes premiers jours sur place, je suis passé chez Swissnex afin de regarder ensemble quelques points relatifs à la vie au Japon. J’ai demandé s’il existait des abonnements pour les transports publics et on m’a répondu que non. J’ai finalement découvert grâce à une camarade avec qui j’avais mes cours de japonais, qu’il était tout à fait possible de prendre un abonnement au lieu de recharger ma carte ICOCA toutes les 2 semaines (voir chapitre « Vivre au Japon » dans la section « Expérience et ressenti »).
Je tiens également à préciser que lorsque j’ai émis certaines remarques à NextStep quant à certains aspects du programme, j’ai souvent eu le sentiment de ne pas être pris au sérieux et même parfois infantilisé ! Selon moi, un programme qui envoie des jeunes à l’autre bout du monde, dans une culture complètement inconnue, devrait fournir davantage d’informations aux participants et une écoute sérieuse lors de leurs retours !
En conclusion, certains stress auraient pu être évités si j’avais eu ces informations avant mon départ.
Le Stage
Arrivée
La partie principale ! Le stage ! Après échange avec le responsable de l’entreprise, Dwayne, nous avions convenu de la date de début une fois mes cours de japonais terminés. Le premier jour, j’ai été chaleureusement accueilli. J’ai rencontré les autres stagiaires suisses-allemands, on m’a aidé a installer mes outils de travail sur mon PC et j’ai également signé une clause de confidentialité vis-à-vis de l’entreprise. J’avais eu l’occasion de parler avec le Chef Technique (CTO) lors de l’entretien et j’ai cru comprendre qu’il serait mon référent tout au long du stage. Comme le stipule le « Learning Agreement », section « Detailed program of the training period » :
« We begin every internship with a one week-long onboarding period to get all interns familiar with our brand, workflow, development pipeline, best practices, and week-by-week objective. »
J’étais donc sensé avoir 1 semaine d’onboarding en arrivant ce qui n’a pas été le cas. Il m’a fallu environ 1 semaine pour comprendre le produit de l’entreprise (le projet étant également quelque chose d’assez nouveau sur le marché, cela n’a pas aidé à la compréhension). J’ai finalement rencontré mon référent (CTO) après 3 semaines. J’ai principalement été épaulé et aidé par un autre stagiaire qui avait commencé environ 1 mois avant moi.
En bref, le début était assez chaotique pour moi et j’ai dû apprendre beaucoup en autodidacte mais au moins j’ai pu commencer en douceur et j’ai été bien accueilli.
Il est temps de décrire l’endroit où j’ai travaillé pendant 8 mois.
L’entreprise n’a pas de bureaux fermés mais elle est située dans un espace de co-working du nom de Quintbridge. Bien que le lieu soit plutôt neuf (2022 je crois) et que plusieurs espaces soient aménagés pour « booster » le travail, il y a cependant plus d’une chose qui ont fait que j’ai trouvé qu’en réalité cet endroit est peu propice au travail.
Le premier gros point est qu’il n’y a pas de places ou d’espace attribué à telle ou telle entreprise. Chaque table est à disposition de n’importe qui. Il est donc arrivé plus d’une fois qu’en arrivant au bureau le matin il n’y ait pas de place pour l’équipe. Il faut donc se séparer ou bien travailler à des places peu appropriées pour bien se concentrer (comme des canapés ou bien des fauteuils sans table pour poser mon PC). Cela signifie aussi qu’il n’était pas possible de laisser mes affaires au bureau et je devais donc les reprendre tous les jours.
Deuxième point, il y a tout le temps du bruit. Soit de la musique (style playlist Spotify avec les mêmes musiques qui passent 3 fois par jour pendant 3 mois) soit il y avait des conférences données à quelques mètres (donc avec un micro et des enceintes). Il était IMPOSSIBLE d’avoir un moment de silence. Il arrivait parfois que je n’arrive même pas à communiquer avec le reste de l’équipe car le son était trop fort. En tant que développeur, je dois souvent me concentrer pour penser à une solution pour résoudre des problèmes parfois complexes, le silence est pour moi nécessaire par moments afin de m’entendre penser. J’étais obligé d’avoir des écouteurs en tout temps pour essayer de réduire les sons extérieurs. Il n’y avait pas de salles silencieuses afin d’offrir à ceux qui le souhaitent un silence absolu. Une possibilité aurait été d’avoir nos propres locaux au sein de Quintbridge mais le staff n’accorde ces espaces qu’à certaines entreprises et Hello xLAB n’en faisait pas partie.
Troisième point, l’endroit n’est pas du tout ergonomique ! Les chaises ne sont pas faites pour des personnes qui passent toutes leurs journées assises, de même pour les tables (voir photos). En tant que développeur, j’ai également souvent besoin de changer de fenêtre sur mon PC entre mon code et le résultat. C’est pourquoi j’ai l’habitude de travailler avec 2 écrans pour me faciliter la vie, ce qui était impossible ici car il n’y avait pas d’écrans proposés en location. Bien que ce n’était pas une nécessité, je suis sûr qu’un deuxième écran aurait boosté mes performances et mon efficacité.
Finalement, bien que cela soit assez normal au Japon, je tiens à mentionner, qu’il n’y avait aucune poubelle dans l’établissement, ni de moyens pour se sécher les mains dans les toilettes. Je sais que ce ne sont que des détails mais ceux-ci n’aident pas à avoir un cadre de travail agréable en plus de tout le reste.
Le quotidien / mes tâches
Je vais maintenant parler de mon quotidien chez Hello xLAB. Pour donner du contexte, l’entreprise s’appelle Hello xLAB mais le produit s’appelle MRSV Space (prononcé immersive space). Il s’agit d’une plateforme de réalité virtuelle sans le casque qui permet de plonger l’utilisateur dans un environnement de son choix grâce à des écrans. Il peut alors contrôler certains aspects, via une tablette, comme l’heure du jour, la météo (pluie, neige, orage, etc…) ou l’orientation de la caméra en direct dans l’environnement.
Mes tâches consistaient principalement à développer un outil pour les artistes qui créeront par la suite leurs environnements sur le logiciel Unreal Engine (c’est le moteur de jeu qui a créé Fortnite). J’ai principalement travaillé avec du C++ (version axée pour Unreal Engine), Docker et Git. Lorsque j’arrivais au travail, j’avançais dans mes tâches. Celles-ci étaient listées sous forme de Kanban Board sur Youtrack. Je pouvais donc voir les différentes tâches à venir ainsi que celles que j’avais déjà effectuées et si elles avaient été validées ou non. La communication avec le reste de l’équipe se faisait sur le logiciel Slack. Je communiquais principalement avec les autres stagiaires sur place. L’équipe étant un peu aux 4 coins du globe (États-Unis, Canada, Tokyo), la communication avec ceux-ci était parfois compliquée due au décalage horaire (11 heures avec Los Angeles et 14 heures avec Toronto). Mon référent technique (CTO) ne venant au bureau que les lundis et une semaine sur deux (et encore, ce n’était pas toujours le cas), j’ai surtout été épaulé par un collègue suisse-allemand. Étant dans l’entreprise en stage, j’étais donc là pour apprendre avec un accompagnement, ce qui n’a pas vraiment été le cas. J’ai beaucoup dû chercher et apprendre par moi-même, parfois pouvant prendre plusieurs semaines pour certaines tâches qui auraient pu être réalisées plus rapidement et efficacement avec un bon support. Il faut donc comprendre qu’il n’y a pas beaucoup d’aide et de suivi pour les stagiaires. Mon collègue suisse-allemand qui travaillait dans le même domaine que moi est parti en décembre. Les 3 mois qui ont suivi étaient donc plus coriaces car je n’avais plus personne à qui poser mes questions ou bien avec qui réfléchir à des solutions pour mes problèmes (surtout que le CTO n’est pas venu au bureau une seule fois en 2025).
Les horaires étaient assez libres et tranquilles. Dwayne accorde beaucoup de confiance aux stagiaires et fonctionne en se basant sur le fait que « tant que le travail est fait, on peut s’autogérer ». Je commençais autour de 9h30-10h et partais entre 17h30-18h (avec 30 minutes à 1 heure de pause à midi). Bien sûr, s’il fallait venir plus tôt ou partir plus tard certaines fois, cela ne me posait pas de problème. Les pauses de midi se faisaient parfois en équipe mais la plupart du temps chaque personne mangeait lorsqu’elle avait faim. J’ai personnellement partagé la majorité de mes pauses de midi avec ma collègue suisse romande.
Occasionnellement, il arrivait qu’on aille manger en équipe à midi dans un restaurant (parfois payé par l’entreprise). De même pour certains afterworks le soir. À chaque départ d’un stagiaire, une sortie était organisée pour célébrer le départ du stagiaire concerné (souvent le soir directement après le travail).
Dans l’ensemble, j’ai beaucoup gagné en compétences et j’ai vraiment apprécié travailler chez Hello xLAB et sur MRSV. Il y avait une bonne ambiance dans l’équipe et malgré le lieu de travail pas génial, c’était une très bonne expérience professionnelle. De plus, Dwayne a toujours été très content et reconnaissant de mon travail. Il aide les stagiaires quand il le peut (car il n’est pas dans le côté technique) et les booste vers le haut.
L'Expérience et le ressenti
Vivre au Japon est très différent en comparaison de la Suisse. J’ai réussi à trouver mon logement grâce à l’agence XRoss house. J’ai communiqué directement avec un de leurs agents depuis la Suisse (en anglais) via Whatsapp. J’ai pu dire ce que je souhaitais niveau prix et emplacement. Ils m’ont aidé de manière très professionnelle et leur support a toujours été très réactif. Mon studio se trouvait à Higashimikuni (environ 20 minutes du centre-ville). C’est une zone bien placée, peu touristique et calme (si je ne prends pas en compte les travaux devant mon immeuble). Le loyer est bas (environ 400 CHF par mois pour 15 mètres carrés meublés). Je suis à quelques minutes à pied de la station de métro et j’ai plusieurs restaurants et magasins à côté. Je précise restaurants, car ceux-ci ne coûtent vraiment pas cher (entre 1’000 YEN et 2’500 YEN, donc entre 6 CHF et 15 CHF) et on y mange bien. C’est donc pratique quand on rentre du travail et qu’on n’a pas la motivation pour cuisiner. Sinon, il existe toujours les Konbini, des magasins qu’on trouve à chaque coin de rue, ouverts 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. On trouve un peu de tout à petit prix. C’est aussi une solution pour les repas.
Globalement, au Japon, le prix de la vie est bas comparé à celui de la Suisse et on s’y sent bien. Je dirais peut-être que les transports publics sont plus coûteux que ce qu’on pourrait penser. Un trajet jusqu’au centre-ville coûte environ 240 YEN soit 1,60 CHF et on se retrouve à vite cumuler ceux-ci. J’ai utilisé une carte ICOCA pour les transports. Elle fonctionne comme une carte prépayée qu’on peut recharger uniquement en cash à des bornes. Cependant, si vous souhaitez sortir d’Osaka, le prix est plus élevé. Environ 12 CHF aller-retour pour Kobe et Kyoto et on atteint rapidement des sommes proches de 200 à 250 CHF pour un aller-retour jusqu’à Tokyo (via le Shinkansen). Les prix pour Tokyo via avion sont assez similaires.
Mes semaines se déroulaient généralement de la manière suivante : je travaillais la semaine, le jeudi soir on se retrouvait avec les autres participants du programme pour manger ensemble et le weekend je quittais occasionnellement Osaka pour visiter le Japon. De cette manière, j’ai pu découvrir une grande partie du pays.
J’ai eu la chance de pouvoir beaucoup voyager au Japon. J’ai fait le choix de rester 1 mois de plus à la fin du stage afin de continuer à découvrir le pays.
Le Japon regorge de paysages, tous différents les uns des autres. J’ai particulièrement apprécié la campagne. J’ai pu rencontrer différents locaux et vivre des expériences uniques.
J’ai également eu l’opportunité de pouvoir louer une moto à 2 reprises afin de découvrir le pays en deux-roues. Je recommande vivement à ceux qui le peuvent de louer un véhicule s’ils en ont l’occasion et de partir en campagne dans des endroits peu touristiques. Étant aussi passionné de randonnée, j’en ai effectuées plusieurs tout au long de mon séjour et cela m’a permis d’explorer encore d’autres endroits dignes de cartes postales.
Ci-dessous, voici quelques photos de mes différents voyages.
Les voyages

Conclusion
Points Positifs
Pour résumer le positif de cette expérience, je dirais que le programme NextStep est une chance unique pour les étudiants en sortie d’études. Il offre l’opportunité d’une vie, qui plus est, partiellement financée par l’État. Je ne peux que conseiller la participation à ceux qui le peuvent.
Les subventions offertes par le programme couvrent les billets d’avion, le logement (selon le coût de celui-ci), et les dépenses du quotidien. Vous pouvez vivre correctement mais attendez-vous à quand même dépenser certaines sommes de votre poche. Si vous souhaitez profiter plus agréablement du programme, prévoyez quelques économies de côté comme j’ai pu le faire.
J’ai rencontré beaucoup de nouvelles personnes avec qui j’ai partagé de bons moments et j’ai également pu agrandir mon réseau. Une nouvelle culture s’est offerte à moi et ça a également été l’occasion de prendre mon indépendance le temps de quelques mois. C’était une première pour moi de partir aussi loin et aussi longtemps de mon pays. J’en ressors grandi.
Résumons maintenant ce qui pourrait être amélioré et quelques inconvénients à prendre en compte. Lorsque je me suis inscrit au projet, j’ai trouvé que j’avais reçu trop peu d’informations de la part de NextStep et de Swissnex. J’ai pu confirmer cela en arrivant à Osaka, où je me suis retrouvé à devoir gérer BEAUCOUP d’administratif inattendu. Bien que le projet soit récent, des recherches d’informations plus approfondies auraient dû être faites de la part des différents partis responsables. Il aurait également été agréable de savoir que je faisais partie de la première volée (contrairement à ce qu’on m’avait dit) et que nous étions un peu une volée de test (selon moi). Ce qui n’est pas un problème en soi mais qui aurait expliqué certaines choses et permis une meilleure préparation, car je pensais que c’était un système bien rodé.
J’ai aussi trouvé que l’accompagnement et le suivi dont on m’avait parlés ont été trop peu présents. NextStep m’a mis en relation avec les entreprises, mais ensuite, j’ai dû gérer énormément par moi-même. Un plus grand soutien de leur part serait un vrai plus tout au long du projet.
Finalement, le décalage horaire avec la Suisse peut rendre la communication avec vos amis et votre famille compliquée. Il y a entre 7 heures et 8 heures de décalage (le Japon ne fait pas de changement à l’heure d’hiver, ce qui augmente le décalage de 1 heure avec la Suisse). Il faudra prévoir vos soirées et vos weekends si vous voulez appeler votre famille et vos amis.
Points à améliorer et inconvénients
À Refaire ?
OUI, OUI ET OUI ! Malgré les challenges présents tout au long de mon séjour, je suis très heureux d’avoir pu participer et ressors profondément enrichi de cette expérience. Bien que ce rapport parle beaucoup des désagréments rencontrés, je n’ai pas cité tout le positif qui en ressort également. Si demain un ami ou une amie me demandait si NextStep en valait la peine, je répondrais que oui et qu’il/elle ne doit pas hésiter à s’inscrire s’il en a envie. Il faudra par contre qu’il/elle soit prêt(e) à toutes les démarches et à un changement de vie radical le temps de quelques mois. Mais je peux vous affirmer que cette expérience restera à jamais gravée dans ma mémoire.
Liée au programme
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